La régénération du cerveau – Michel Van Le Quyen
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Les moments de calme dans la nature ne viennent pas seulement nous apaiser, mais semblent également restaurer nos cerveaux sursollicités. Ce processus est appuyé par le fait que la nature favorise l’activation du système parasympathique et de ce fait régénère. Cela crée un équilibre important face aux surstimulations du sympathique (ceci étant une cause du burn-out). Concernant les bains de forêt, les expériences du professeur Quing Li le démontrent : Dans la forêt le système nerveux parasympathique est activé et ralentit globalement la physiologie du corps.
Situation de l’hémisphère droit et créativité
Dans les jardins, les stimulations sont riches et plusieurs études décrivent la capacité des jardins à favoriser les activité créatives (Berman et al, 2008 ; Davdand et al., 2016 ; Thompson et al., 2016 ; Ulrich et al., 1991). Par une stimulation indirecte de l’hémisphère droit, un effet bénéfique pour la santé mentale est observé.
La stimulation de notre système paralymphatique par la nature
Au sein du système autonome (végétatif) il y a l’alternance de de deux systèmes : le sympathique (ex : accélérateur) et le parasympathique (ex : frein).
La nature offre une grande richesse de stimuli. Tous les sens sont en effet stimulés lorsqu’ils sont en contact avec du vivant. Notre système parasympathique (appelé aussi système de frein/ de régénération, celui qui permet la digestion et l’endormissement) est alors activé. Afin d’augmenter le nombre de stimuli actifs, M. Le Van Quyen précise que « La nature n’est jamais aussi bénéfique que quand nous en faisons directement l’expérience par une immersion complète, charnelle des 5 sens. p.30 ».
Enfin, comme le décrit M. Le Van Quyen « lors d’un stress chronique les glandes surrénales sécrètent excessivement du cortisol dans le sang ce qui a pour conséquence de diminuer son effet anti-inflammatoire : une augmentation des cytokines qui provoquent davantage de globules blancs. Cet orage cytokinique peut en plus avoir des conséquences désastreuses en perturbant certains neurotransmetteurs (sérotonine ou dopamine) voire en créant des microlésions dans certaines régions cérébrales (hypothalamus et hippocampe) et donc des effets sur les fonctions cérébrales comme les émotions ou la mémorisation. A l’inverse, les émotions positive comme le plaisir issu du contact avec la nature sont connues pour réduire la production de cytokines pro-inflamatoires. C’est ce que décrit Stellar JE et al. dans leur étude de 2015.
Envie d’en savoir plus ?
Stellar JE, John-Henderson N, Anderson CL, Gordon AM, McNeil GD, Keltner D. Positive affect and markers of inflammation: discrete positive emotions predict lower levels of inflammatory cytokines. Emotion. 2015 Apr;15(2):129-33. doi: 10.1037/emo0000033. Epub 2015 Jan 19. PMID: 25603133.
Christophe André, PSYCHOLOGIE DE LA PEUR Craintes, angoisses et pobies, FRANCE Odile Jacob 2024
Michel Le Van Quyen, CERVEAU ET NATURE Pourquoi nous avons besoin de la beauté du monde, France : Flammarion 2022
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