Des soins verts… une solution transversale !

Les soins verts se développent de manière exponentielle depuis les années 1980. Le Québec, les USA et le Canada, mais aussi l’Angleterre, les Pays-Bas, le Japon offrent maintenant une expérience de plusieurs décennies de pratiques.

L’Europe embraille depuis quelques annĂ©es[1]. Pas toute l’Europe. Si l’Angleterre, les pays nordiques, et plus proches, les Pays-Bas[2][3], la France[4] et l’Allemagne[5] dĂ©veloppent de plus en plus cette approche, la Wallonie reste Ă  la traĂ®ne. La Flandre elle-mĂŞme, s’inspirant des approches hollandaises, a dĂ©jĂ  son rĂ©seau[6] de soins verts agricoles. En Europe, le rĂ©seaux IGGT tente de fĂ©dĂ©rer les initiatives vertes dans la santĂ© et le rĂ©seau Health care without harm avec son projet Life resystal (projet europĂ©en)tente lui de favoriser la transition Ă©cologique des institutions de soins et de les rendre plus rĂ©siliente pour les dĂ©cennies Ă  venir Plus de 70 groupes sont aujourd’hui actif dont Health for Futur-Belgique[7].

Au fait, qu’est-ce que les soins verts ?

Les soins verts visent Ă  (re)lier nature et mĂ©decine et Ă  considĂ©rer l’environnement naturel comme un outil thĂ©rapeutique ou de prĂ©vention, autant pour des bienfaits liĂ©s Ă  la santĂ© mentale que physique. De lĂ , dĂ©coulent une panoplie de pratiques basĂ©es sur l’interaction entre les humains et le Vivant ! HortithĂ©rapie, SylvothĂ©rapie, ZoothĂ©rapie, Agriculture sociale, … et une panoplie d’objectifs santĂ© : de la prĂ©vention au curatif.

Egide Altenloh[8] reprĂ©sente la diversitĂ© de pratiques et de degrĂ©s de soin comme suit :

Ok… Mais pourquoi parler de « soins » ?

La mĂ©ta-analyse de Patwary et al. (2023) dĂ©montre clairement que la proximitĂ©, l’accessibilitĂ© et l’Ă©tendue des espaces verts rĂ©duisent significativement la prescription de divers mĂ©dicaments, tels que les antidĂ©presseurs, les antihypertenseurs, les psychotropes, ainsi que les traitements pour les troubles cardiovasculaires et asthmatiques. En outre, cette Ă©tude met en lumière les bĂ©nĂ©fices Ă©conomiques considĂ©rables associĂ©s aux soins de santĂ© grâce Ă  l’accès aux espaces verts. Par ailleurs, une autre mĂ©ta-analyse, menĂ©e par Turunen et al. (2023), corrobore ces rĂ©sultats en soulignant que des visites frĂ©quentes dans les espaces verts sont corrĂ©lĂ©es Ă  une utilisation rĂ©duite de psychotropes, d’antihypertenseurs, d’antidĂ©presseurs et de mĂ©dicaments antiasthmatiques.

En complĂ©ment, le rapport Ă©difiant de Bragg et Atkins (2016), intitulĂ© A Review of Nature-Based Interventions for Mental Health Care, met en Ă©vidence les effets bĂ©nĂ©fiques spĂ©cifiques des diffĂ©rentes formes de « soins verts », telles que les bains de forĂŞt, l’agriculture sociale, l’hortithĂ©rapie, la thĂ©rapie assistĂ©e par l’animal, ainsi que les activitĂ©s de prĂ©servation de la nature et d’autres pratiques favorisant la reconnexion sensorielle avec les espaces naturels. Ce rapport insiste sur l’importance d’un rĂ©seau local identifiable pour les prescripteurs, la nĂ©cessitĂ© d’un rĂ©fĂ©rent spĂ©cialisĂ© pour identifier les besoins spĂ©cifiques des bĂ©nĂ©ficiaires, et l’exigence d’une formation adĂ©quate pour les intervenants, afin de maximiser les effets des soins verts.

Enfin, un nombre croissant d’Ă©tudes mĂ©thodologiquement rigoureuses montrent que les approches des soins verts constituent une intervention complĂ©mentaire efficace et Ă©conomiquement viable. Ces approches permettent d’allĂ©ger la charge sur les systèmes de santĂ© tout en amĂ©liorant la qualitĂ© de vie des individus.

Que retenir ?

En résumé, l’accès à la nature offre un outil de soins particulièrement accessible, autonome et à moindre cout pour améliorer l’état de santé global de la population. Il existe des embryons de programme de soins verts, notamment à Sprimont (Wallonie) ou Strasbourg (France) qui demandent à être exploités et améliorés.

De plus, selon les Ă©tudes sur l’empreinte carbone menĂ©es par The Shifter Belgium, Health For Futur ou encore Health Care Without Harm[9], le secteur de soins de santĂ© est un secteur a l’empreinte carbone particulièrement Ă©levĂ©e. Ceci notamment suite aux nombreuses prescriptions, faisant fonctionner le monde de l’industrie pharmaceutique ou suite aux nombreux examens mĂ©dicaux spĂ©cialisĂ©s (colonoscopie, IRM, …) prescrits de manière importante, sans rĂ©elle plus-value pour le traitement. Les institutions mĂ©dicales ont un rĂ´le Ă  jouer dans la transition Ă©cologique et sanitaire. Plusieurs institutions participant au Health Care Climate Challenge font office d’exemples en termes de transition Ă©cologique.

Le terrain est prĂŞt… Reste Ă  fĂ©dĂ©rer les acteurs.trices belges et Ă  convaincre les autoritĂ©s des bienfaits des soins verts, tant pour les patient.e.s que pour le système de soins et l’environnement !


[1] Life Resystal ; Health Care Without Harm ; IGGT ; Health for Futur

[2] https://groenezorgalliantie.com/

[3] https://terra-therapeutica.be/

[4] https://f-f-jardins-nature-sante.org/

[5] https://healthforfuture.de/

[6] https://groenezorg.be/

[7] http://www.health4future.be/H4F/fr/node/3

[8] www.psyris.be

[9] https://healthcareclimateaction.org/sites/default/files/2021-11/French_HealthCaresClimateFootprint_091619_web.pdf

Des soins verts… une solution transversale !

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