Quand la nature aide à (re)trouver sa place : expériences de migrant.e.s en milieu naturel
De nombreuses recherches montrent que la nature joue un rôle fondamental dans notre bien-être. Que cela soit sur le plan physique ou psychologique, les bénéfices sont multiples notamment pour faire face au stress et l’anxiété. Cependant, la capacité d’un individu à tirer certains avantages de l’environnement naturel peut être limitée par ses conditions sociales, culturelles et économiques. L’exil entraîne de nombreux changements, tels que la barrière de la langue ou la méconnaissance du nouvel environnement d’accueil, qui peuvent limiter l’accès aux espaces extérieurs.
Petit détour chez nos voisins suédois, puis outre-Atlantique pour découvrir des initiatives « nature » dédiées aux personnes en situation d’exil :
En Suède, des programmes d’inclusion des personnes en situation d’exil sont basés sur des expériences en nature (Andersson, 2021)
Au Canada, à Vancouver, des femmes en exil s’approprient des espaces naturels urbains (Ono, 2023)
Dans ces deux cas de figure, il est observé :
- Une amélioration du bien-être mental et physique (sentiment de stabilité, d’apaisement et de réconfort)
- Le développement d’un sentiment de compétence et de motivation (un sens à leur engagement )
- La création de liens sociaux et renforcement du sentiment d’appartenance (empowerment)
- Un cadre propice à l’inclusion socio-culturelle et professionnelle
Ces résultats soulignent l’importance de mieux intégrer la nature dans les politiques d’accueil et d’accompagnement des personnes en situation d’exil, en tenant compte des bienfaits des soins verts sur le bien-être physique et mental. Une telle approche favoriserait non seulement la qualité de vie de ces personnes, mais également le processus d’inclusion socio-professionnelle.
Article par Elise Desart, étudiante en psychologie et interculturalité, chez Therra
Envie d’en savoir plus ?
Wieland, R., Ravensbergen, S., Gregr, E. J., Satterfield, T., & Chan, K. M.A. (2016). Debunking trickle-down ecosystem services: The fallacyof omnipotent, homogeneous beneficiaries. Ecological Economics,121, 175–180.
Aizlewoodet al., 2006; Boone et al., 2009; Byrne, 2012; Jay & Schraml, 2009;Rishbeth & Finney, 2006; Stodolska, 2000
Andersson, H., Öste, M., Nordin, M., & Währborg, P. (2021). Migrants’ experiences of a nature-based vocational rehabilitation programme: A qualitative study. Journal of Outdoor Environmental Education, 24(1), 23-40
Ono, A.J., Boyd, D.R., & Chan, K.M.A.(2023). Acculturation as an ecosystem service? Urban naturalspace supports evolving relational values and identity in newfemale migrants. People Nature, 5, 313–325